lundi 28 avril 2014

Renforcez vos savoir-être : cultivez l'empathie

L'empathie, une compétence douce (!)
Connaissez-vous les soft skills ou " compétences douces " ? Vous savez ces qualités, ces aptitudes, ces savoir-être, ces talents relationnels et personnels, au moins aussi importants que vos savoir-faire techniques ou que vos connaissances théoriques !

Ce type de compétences est de plus en plus recherché par les recruteurs. Si vous voulez en savoir plus sur le sujet, je vous recommande l'excellent billet de Caroline GUICHET, découvert il y a quelques jours sur Viadeo (c'est une mine d'informations, Viadeo !).

Les soft skills regroupent des notions aussi variées et impalpables que la créativité, l'adaptabilité, l'esprit d'équipe,... : il n'en existe pas de liste exhaustive ! En possédez-vous certaines ou non ? A vous de voir mais sachez qu'en général, ces compétences peuvent se développer. Tout n'est donc pas perdu !

Je vous ai déjà parlé de la sérendipité, cette capacité à trouver ce qu'on ne cherche pas. Intéressons-nous aujourd'hui à l'empathie, une qualité précieuse entre toutes qui consiste à se mettre à la place de l’autre pour comprendre son point de vue, ses émotions et ses sentiments et donc se comporter avec plus de tolérance et d’humanité.

Bien qu'il désigne une qualité vieille comme le monde, le mot " empathie " est apparu en français il y a moins de 50 ans selon une étymologie issue à la fois du latin in, dans, à l'intérieur, et du grec pathos, ce qu’on éprouve, souffrance.

A ne pas confondre avec compassion ou sympathie. La compassion se distingue par la souffrance ressentie en écho à celle d’autrui. Si l’empathie nécessite un effort de compréhension intellectuelle de notre vis-à-vis, elle exclut toute confusion entre nous et l'autre ainsi que tout jugement moral. Elle n'implique ni de partager les sentiments ou les émotions de l'autre ni de prendre position. La sympathie, elle, suppose non seulement l’échange d’émotions semblables mais aussi l’existence de valeurs communes. Nous partageons les aspirations et les envies de notre interlocuteur, ce qui n’est pas forcément le cas avec l’empathie. 


L’empathie suppose que nous fassions l’expérience d’une réponse émotionnelle face à l’émotion d’autrui. Toutefois, nous devons rester capables d’effectuer une distinction entre nous et autrui et  de réguler nos propres émotions.

Les recherches sur l’empathie ont connu un regain d’intérêt depuis une dizaine d’années, suite à la découverte des " neurones-miroirs ". Lorsque nous observons quelqu'un en train de faire un geste ou de ressentir une émotion
(dégoût, joie, douleur, etc.), ce spectacle active dans notre cerveau ces fameux " neurones-miroirs ", qui traitent le même état en nous. Loin de rester passifs, nous éprouvons peu ou prou des émotions en miroir des sentiments exprimés par celui que nous regardons. Les " neurones-miroirs " sont la base neurologique grâce à laquelle nous nous représentons le monde extérieur sous forme d’actions, d’images et d’intentions intériorisées... et donc la base de notre empathie.
 
Partant de là, l’empathie constitue le socle essentiel de nos relations sociales quotidiennes. Elle entraine ouverture d’esprit, créativité et humilité. Une compréhension qui passe en particulier par l’attention portée aux messages verbaux et non verbaux (les expressions du visage, les modulations de la voix, le contenu sémantique du langage, etc.). D’où la forte présence de l’empathie dans les métiers du social et de la psychologie. Mais pas que... 

Les commerciaux, par exemple, s'appuient sur l’empathie pour intéresser leur client, le surprendre ou l’étonner et canaliser son attention. Les managers aussi cultivent cette qualité : en s'intéressant à leurs collaborateurs, en les questionnant, ils les aident à révéler par eux-mêmes leurs points d’amélioration.

Pour autant, nous ne sommes pas tous empathiques tout le temps, partout. Notre capacité empathique dépend en partie de notre attention et de notre motivation. Et nous connaissons tous des personnes qui manifestent d'avantage d'empathie pour leur animal (ou leur voiture) que pour un enfant. Comment l’expliquer ? En grande partie par le refus d’aborder la dimension émotionnelle soit parce qu’elle fait peur soit parce qu’on la dénie. Beaucoup d'entre nous craignent de
perdre leur point de vue en se montrant empathique. Ils se sentent menacés dans l’affirmation d’eux-mêmes alors qu'il ne s'agit pourtant pas d'une position de faiblesse. 

Le principal ennemi de l’empathie, c’est le désir d’emprise qui habite chacun d’entre nous et la jouissance qu’il procure, avec son corollaire, la peur de nous retrouver débordés et manipulés par les émotions de celui qui nous fait face. Nous percevons le fait de nous ouvrir aux autres comme une menace. Avec la crainte que nos émotions nous échappent et nous conduisent à faire des choses que nous ne souhaitons pas faire.


L’empathie suppose donc une certaine confiance en soi et dans le monde pour renoncer à contrôler notre semblable et accepter que l’autre puisse nous éclairer sur nous-mêmes. 

Bonne nouvelle toutefois : si l’empathie n’est pas une qualité innée, il est possible de la développer, voire de l’acquérir. A faire d'urgence si vous souhaitez améliorer la vôtre : commencez par décrypter votre propre comportement et vos ressorts émotionnels. « Connais toi toi-même » disaient les philosophes grecs. Un travail essentiel à accomplir, seul ou accompagné, si vous voulez comprendre le mode de fonctionnement de votre prochain. 

En second lieu, acceptez les différences, la diversité. Voyagez, rencontrez autant de personnes que vous le pouvez : si les voyages forment la jeunesse, ils développent aussi notre tolérance et notre empathie.

Troisième conseil : entrainez-vous à écouter sincèrement, sans interrompre. Pratiquez l’écoute active préconisée par Carl ROGERS.
Pour éviter les malentendus, reformulez les propos de votre interlocuteur grâce à des tournures comme : " Si j’ai bien compris… ", " Tu veux dire que… ", tout en étant attentif à son langage corporel : des bras croisés ou un regard fuyant en disent souvent plus long que des mots. Il ne s'agit pas de répéter comme un mantra « Je comprends » mais de dire, au contraire, si c'est le cas : « Je ne comprends pas. Explique-moi, je t’écoute », en prêtant réellement attention à la réponse (ne consultez pas votre portable toutes les trente secondes : rien de plus agaçant !).

Pour autant, posez des limites et ne confondez
pas empathie avec pitié ou soutien inconditionnel. Rappelez-vous : être empathique ne signifie pas nécessairement être d’accord avec l'autre mais l’avoir compris tout en veillant à rester neutre. 

Et vous, sur une échelle de un à dix, quelle note donneriez-vous à votre sens de l'empathie ?

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