jeudi 10 mars 2016

Un, deux, trois : partez !

Un, deux, trois : partez !
Un, deux, trois : partez !
Je veux évoquer avec vous aujourd'hui un phénomène que je rencontre souvent et qui me laisse toujours aussi perplexe : la difficulté à passer à l'action.

Vous savez, ce moment où vous avez votre projet tout prêt, clés en main, peaufiné depuis de longues semaines - que dis-je, de longs mois !  Bref, il n'y a plus qu'à... Or, justement, c'est là que le bât blesse. Ce "il-n'y-a-plus-qu'à" n'en finit plus. Au bout du compte, vous ne mettez rien en oeuvre.


Cas typique : pas plus tard que cette semaine encore, j'ai reçu Gérard qui, après une longue carrière dans la gestion de patrimoine, a décidé de gagner sa vie en fabriquant des socles pour les objets d'art. Il a tout, le local, une petite expérience, des clients potentiels mais il diffère tous les jours son projet. Cette fois, il veut se former à la soudure avant de se lancer alors qu'il pourrait parfaitement commencer en sous-traitant cet aspect, par exemple. Qu'est-ce qui le fait vraiment reculer au fond ? Cette formation n'est-elle pas un prétexte ?

Si vous êtes vous aussi dans ce genre de situation, peut-être avez-vous peur de vous confronter à la réalité? De couper avec votre ancienne vie ? Ou d'échouer ? Tout cela sans doute et bien plus encore.

Pourtant, par définition, "projet" signifie "jeter en avant". C'est un concept dynamique qui doit se traduire concrètement à un moment ou un autre. Par essence, toute période de gestation a  une fin et celle de votre projet aussi.

Cette tendance à différer, à remettre au lendemain une décision ou l'exécution de quelque chose, a un nom : la procrastination (et même une journée nationale : le 25 mars !).


Le film d'animation "Procrastination" de Johnny KELLY
qui a remporté le prix UIP du Festival "Premiers plans"
d'Angers en 2008

Mais si vous avez l'impression de faire du sur-place, de trouver toujours une bonne raison pour repousser votre démarrage, il vous faut peut-être aussi tout simplement reconsidérer votre idée. Elle n'est sans doute pas aussi au point que vous le pensiez.  Interrogez-vous sur vos motivations profondes : qu'est-ce qui m'a séduit(e) au départ, qu'est-ce qui pourrait se passer si je ne réalisais pas mon projet, qu'ai-je à perdre à essayer (souvent rien !) ?
De toutes façons, si vous croyez que la mise en œuvre du projet de vos rêves sera aisée parce que vous avez pensé à tout, vous vous trompez. Le chemin sera très certainement semé d’embûches et LA bonne solution est un mythe. Il existe plutôt un ensemble de solutions dont l’une d’entre elles vous est la plus adaptée. Apprenez alors à explorer toutes les possibilités, à tester puis à adopter ce qui répond le mieux à votre besoin. 

Toutefois, si vous estimez votre idée réalisable car vous l'avez vérifiée, entre autres, par une enquête métier ou une immersion professionnelle, si votre plan d'action est déjà rédigé avec ses objectifs et ses indicateurs, ne tergiversez plus : foncez ! Certes, il faut laisser du temps au temps et savoir examiner son projet à 360 degrés mais, à trop attendre, il risque d'être trop tard !

Adoptez la « pensée positive ». Les créateurs d’entreprise ne sont pas forcément des élites. En revanche, ils ont tous un point commun : ils croient en eux et en leurs projets.

Sachez également que vous n'êtes souvent pas obligé(e) de tout quitter pour vous aventurer dans un nouveau projet, d'autant que cela pourrait vous mettre en danger. Vous pouvez parfaitement lui donner naissance tout en restant provisoirement dans votre situation actuelle. La stratégie du « tout ou rien » s'avère parfois dangereuse et inutile.

Enfin, parlez-en autour de vous, partagez vos objectifs avec votre entourage. Cela vous incitera à agir (en gardant votre plan pour vous, vous avez plus facilement tendance à reculer que lorsque vous le rendez public) et vous donnera des idées pour surmonter vos obstacles.

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